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Ecrit le 21 décembre 2018
Le mot fête, qui provient d’une racine indo-européenne à valeur religieuse fès- fas, est issu du latin festa (dies) qui signifie (jour de) fête.
Dans l’antiquité, les peuples célébraient leurs fêtes par des jeux et des sacrifices ; dans la Rome antique on ne dénombrait que 55 jours ouvrables ! La plupart des fêtes- dont les plus importantes étaient les Saturnales et les Lupercales- étaient associées au déroulement des saisons : ce sont les prêtres et les magistrats qui en fixaient les dates chaque année.
En Grèce, le calendrier suivait les fêtes religieuses qui commençaient générale-ment par une procession. Les jeux étaient donnés en l’honneur d’un dieu. Ainsi les Jeux olympiques se déroulaient tous les quatre ans à Olympie pour honorer Zeus.
Le mot fête signifie en premier lieu célébration faite à un jour marqué dans un contexte religieux. Dans le monde occidental, la plus grande partie des jours fériés a une origine chrétienne : Noë l, l’Epiphanie, les Rameaux, Pâques, l’ascension, la Pentecôte, la Toussaint.
Au Moyen Age, près d’une journée sur trois était chômée ce qui fait qu’on ne travaillait qu’environ 280 jours par an. Rappelons que les ouvriers ne tra-vaillaient pas non plus le jour où l’on fêtait le saint patron de leur corporation : ainsi, les cordonniers étaient libres le jour de la saint Crépin, les tanneurs, le jour de la saint Barthélémy et les forgerons le jour de la saint Eloi.
Certaines grandes fêtes étaient célébrées pendant plusieurs jours ; il ne reste aujourd’hui que le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte de la semaine qui était entièrement chômée autour de ces fêtes.
Les autres religions monothéistes com-mémorent elles aussi par des fêtes des événements touchant à leur histoire : dans la religion juive les fidèles fêtent la Pâque (Pessa’h) en mémoire de la sortie d’Egypte, la Pentecôte, (Chavouot) en mémoire de la date à laquelle Dieu a donné la Torah, Yom kippour (le grand Pardon), Hanouka (la fête des Lumières).
La plus grande fête musulmane, l’aïd El Kebir rappelle un épisode de l’ancien Testament lors duquel un mouton est substitué au fils d’Abraham qui avait reçu l’ordre de le sacrifier.
Aux fêtes d’origine religieuse on peut ajouter les fêtes profanes : au plan national comme la fête nationale du 14 juillet, la fête du travail (1er mai), la fête de l’armistice du 11 novembre, de la Victoire le 8 mai, ainsi qu’au plan à la fois national et privé : fêtes des mères (née aux Etats-Unis en 1929 et réinvestie par pétain en 1941), fêtes des pères, fête des grand-mères (lancée en 1987 par ...Les Cafés grand’mères !).
Le mot fête désigne une réjouissance privée ou publique : mariage, anniver-saire, Jour de l’an, fête du village,« fest noz » en Bretagne, fête de la musique, lancée par Jack Lang en 1982, fête des voisins, créée en 1999, fête de la bière à Munich, fête d’Halloween venue des pays anglo-saxons, fête de la Nature créée en 2007.
De nombreuses expressions compren-nent le mot fête : faire la fête, faire fête à , être en fête, être le roi, la reine, le héros de la fête, se faire une fête de.., être à -ou de-la fête, avoir le cœur en fête, ce n’est pas tous les jours fête (proverbe) et par antiphrase : « méfie-toi, ça va être ta fête ! ».
DEVINETTE : qui est l’auteur du film Jour de fête ? réponse dans le prochain numéro de La Mée en janvier 2019.
REPONSe à la DEVINETTE du dernier numéro : c’est au IVe siècle que la date du 25 décembre a été choisie pour célébrer la Nativité dans le but de la substituer à la fête païenne du Soleil invaincu célébrée par les adeptes du culte de Mithra, dieu iranien de la lumière et de la vérité.
J O Y E U S E S F Ê T E S A T O U S !
Elisabeth Catala