Ecrit le 5 juin 2019
Vincent Lambert, depuis un accident de la route en 2008, est immobilisé en état de conscience minimale, il n’est relié à aucune machine, mais ne pouvant pas déglutir correctement, il est nourri artificiellement. Il ne manifeste aucune réaction autre que réflexe, il n’entre donc dans aucun partage, aucune relation. Il est indéfiniment installé « entre la vie et la mort »
Le cas de cet homme a profondément divisé le pays lors des Européennes. Quand le CHU de Reims a annoncé l’arrêt des soins, le candidat LR, FX.Bellamy, a été le seul (il sera rejoint par Jordan Bardella, RN) à défendre son « droit à vivre ». Durant le week-end, les Républicains commandent un sondage pour connaître l’avis de leurs électeurs (enfin, de ceux qui restent) sur le sujet. Ils sont favorables à l’arrêt des soins. L’équipe de campagne reçoit un courriel lui recommandant de ne pas s’exprimer sur ce sujet, susceptible de heurter les électeurs.
Alors que l’alimentation et de l’hydratation artificielles qui maintiennent cet homme en vie étaient arrêtés le 20 mai, la Cour d’Appel de Paris a ordonné la reprise des soins jusqu’à ce qu’un comité de l’ONU (le Comité international des droits des personnes handicapées - CDPH) se prononce sur le fond de son dossier.
Le 31 mai le gouvernement a déposé un pourvoi en cassation contre la décision de la cour d’appel de Paris : les ministères de la santé et des affaires étrangères ont expliqué dans un communiqué vouloir que la Cour « tranche définitivement » les questions de droit soulevées par la cour d’appel de Paris, pour « mettre fin à l’insécurité juridique » alors que la décision d’arrêt des traitements a été jugée conforme à la loi française et à la Convention européenne des droits de l’homme [CEDH] ?
L’homme Vincent Lambert est devenu « une affaire », l’enjeu d’un combat idéologique (et financier aussi quand on sait que la fondation Lejeune paie les avocats des parents, 100 000 €/an), un slogan, un étendard bon à brandir dans quelque manif pour tous… BP