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Ecrit le 27 mars 2013
Le « poids » du Fric ! Ce titre vous paraît étonnant ? Pourtant je cite Ouest-France. du 18 mars 2013. Un petit article intitulé : des dollars pour perdre du poids. Il cite, avec références, un bref compte-rendu d’une expérience scientifique menée à la clinique Mayo (ne pas confondre avec mayonnaise !), Rochester, État du Minnesota, U.S.A.. Étude menée par le Dr Donald Hensrud.
Quel poids Idéal ?
Quelles qu’en soient les causes (des habitudes alimentaires sont toutefois largement pointées du doigt), la population des U.S.A. est, à ma connaissance, en tête du classement de surcharge pondérale et d’obésité. Oui, mais comment déterminons-nous le poids normal, le surpoids et l’obésité ? Malgré notre humaine, haute, et « proclamée » intelligence, la seule référence mondiale permettant comparaison est l’Indice de Masse Corporelle.
On dit aussi I.M.C (ou BMI in english, Indice de Masse Corporelle) dont la première formule qui date de 1865 (mais oui, découverte par un Belge fan de statistiques) semblait simplissime à l’époque : IMC = poids(kg) / taille(m)/ taille(m). Pour exemple, ma balance dit : 95 kg ; et ma toise se cale à 1,81m. Donc mon IM.C est : 95 / (1,81*1,81) = 29.
Bien sûr, cette formule a été affinée depuis par âge, sexe et bien d’autres critères. Pour un meilleur éclairage, tapez IMC sur votre moteur de recherche préféré et vous saurez tout. Je retiens l’essentiel, mais tout en nuances : à partir de 25 et jusqu’à 30, c’est la zone approximative du surpoids. Au delà de 30, l’obésité s’installe. Si nous reprenons notre personne pesant 95 kg pour 1,81m, son IMC est 29. Il y a surpoids, en frôlant l’obésité.
Rapide Comparaison
Puisque nous allons fêter Pâques, revenons à nos moutons (pauvres agneaux !). Tout d’abord, quelques chiffres troublants qui datent de fin 2010 et qui comparent France et USA quant au surpoids et l’obésité.
D’abord sur l’ensemble de la population :
Corpulence | aux U. S. A | en FRANCE |
---|---|---|
Surpoids | 33 % | 32 % |
Obésité | 35 % | 10 % |
Et puis un zoom sur enfants et ados, entre 2 et 19 ans (nota : France de 3 à 18 ans, seules données trouvées)
Corpulence | aux U. S. A | en FRANCE |
---|---|---|
Surpoids | 20 % | 14 % |
Obésité | 12 % | environ 3 % |
De sources croisées, ces chiffres parlent dramatiquement, autant pour la France (3 % de nos jeunes sont considérés obèses, avec une nuance d’imprécision) que pour les U.S.A. (où la situation devient grave). Quand un jeune ou très jeune enfant est en sérieux excès de poids, il gardera ce handicap (s’il n’est pas corrigé le plus tôt possible) avec une probabilité qui varie de 62 à 78 %. Gardons en tête que le fossé se creuse entre apports nutritionnels et dépenses par exercices physiques. La « tromperie » sur la viande de cheval qui devient du bœuf par miracle, la volonté sans doute justifiée de favoriser le « prêt à manger » bafouent par ignorance les règles élémentaires du respect de notre corps. Dont acte.
A l’opposé du surpoids, il existe aussi la maigreur endémique. La faim chronique. L’index I.M.C reste valable pour chacun(e), à partir et en dessous de 18,5. C’est un clignotant à prendre avec réserves. Le tour de taille (ou périmètre ombilical) au repos aide à un meilleur diagnostic.
Silhouette à tout Prix ?
Cette inclination au surpoids de la population des U.S.A., tendance malheureusement « lourde » à moyen terme, a un coût phénoménal. Les dégâts sont médicaux et psychologiques. C’est un énorme défi de « santé publique ». Impossible d’obtenir une évaluation, même au doigt mouillé. Chiffre classé top-secret sans doute. Une seule indication à se mettre sous la dent, difficilement contrôlable, qui date de fin 2006 (source:CDCP = Centers for Diseases Control and Prevention) : sur les simples transports en voiture, le surpoids entraînerait une surconsommation de 3,5 milliards de litres d’essence par an. Pour une population totale estimée à la même date à 300 millions d’habitants, ce seul coût est simplement faramineux.
Évidemment, tous les chercheurs engagés dans la lutte contre le surpoids ont (presque) carte blanche. Et je reviens à un protocole mené à la clinique Mayo (non, toujours pas Mayonnaise !), Rochester, Minnesota en 2012.
100 personnes volontaires, entre 18 et 63 ans, toutes en surpoids (IMC>27) ont pour objectif de perdre 1,8 kg/mois jusqu’Ã un poids qu’elles se fixent elles-même. Le suivi dure un an (tout ce beau monde sera pesé une fois par mois). Elles sont séparées en 4 groupes homogènes. 2 groupes sont livrés à eux-mêmes pour atteindre l’objectif, sans conseil ou restriction particulier.
Les 2 autres groupes doivent suivre une règle financière de bonus-malus, très simple à comprendre, mais aussi très malicieuse. A la pesée mensuelle, toute personne qui valide son objectif (- 1,8 kg) reçoit 15 €. Si l’objectif est raté, c’est elle qui paie une « amende » de 15 €. Diabolique, non ? Il y a incitation financière à maigrir, ce qui ne choque pas outre-mesure nos amis du pays de l’Oncle Sam. Je n’ai pas réussi à savoir, malgré mon insistance, si une telle expérience pouvait être, sur la même méthodologie, menée en France. Bref, c’est un détail.
Bilan en demi-teinte !
Les 2 groupes non-incités ont maigri de 1,06 kg par mois en moyenne. Seul 26 % des personnes ont persévéré sur l’année entière.
Les 2 groupes qui ont joué leur fric (et leurs bénefs) ont maigri de 4,13 kg par mois et 62 % ont joué le jeu sur 1 an.
Les conclusions tirées sont que « l’incitation financière peut aider à perdre du poids et compléter des stratégies basées sur l’éducation et un changement de comportement ».
Le gros bémol : les participants se sont engagés à être pesés, de façon moins draconienne et hors carotte / bâton, pendant encore deux ans, soit jusqu’Ã mi ou fin 2014. La tendance est déjà à la reprise de poids !
Mon humble avis
Je dois être très stupide, ou alors bien trop Français, parce que je n’arrive pas à me pénétrer de l’ambition ou de la face cachée du résultat tangible (concret) de cette expérience. Certes, elle enrichit l’intellect. Elle donne à manger à notre faculté de méditation. Bon !
Cette étude a été payée (et sans doute à bon prix), à des chercheurs reconnus (puisqu’on la publie jusqu’en France). J’ai une sainte horreur du gaspillage, d’où qu’il vienne. Ici, on a donc mobilisé une centaine de personnes (sans doute bénévolement), une fois par mois, pour être tout bêtement pesées.
Elles sont, dans mon esprit, parfaitement dédouanées car en démarche volontaire de perte de poids. Pardonnez-moi l’expression, mais elles ressemblent fort aux dindons de la farce. Je me demande quelle a pu être leur réaction en apprenant (si jamais elles ont été informées) de l’outrecuidance de la conclusion. Même une industrie pharmaceutique spécialisée dans le coupe-faim (je ne vise personne !) ne miserait pas un seul kopeck (ancienne monnaie soviétique) sur un tel contrat.
Or le gaspillage est immense, parfaitement inutile, inique, en limite du mépris. Je pense d’abord à ces braves petits soldats-cobayes américains en quête absolue d’une solution possible à leur vécu et ressenti de disgrâce physique. Mesurez bien leur incompréhension, la lourdeur de cette nouvelle stigmatisation sans issue et l’envie de révolte qu’elle peut générer (bref rappel : 70 % de la population est plus ou moins concernée). Ensuite celui d’une soi-disant intelligente matière grise, coupée de la réalité et incapable de prendre le moindre recul face à sa mission. Enfin, un grave problème de « santé publique » qui n’a pas avancé d’un pouce. C’est révoltant.
Signé : Pascal, de Blain
Obésité : le propionate
Depuis des années on s’interroge sur les causes de l’obésité dans nos sociétés modernes. Il est facile de culpabiliser les consommateurs. Une étude américaine s’est intéressée à un additif alimentaire : le propionate, qui aide à prévenir la formation de moisissures sur les aliments. « Le traitement chronique des souris avec une faible dose de propionate, équivalente à la quantité utilisée pour la conservation des aliments, a entraîné une augmentation de l’adiposité et une résistance à l’insuline ».
Pour déterminer si les résultats chez la souris pouvaient s’appliquer chez l’humain, les chercheurs ont mis sur pied une étude auprès de 14 personnes en bonne santé. Un groupe a consommé un repas contenant un gramme de propionate et un autre a mangé les mêmes aliments avec un placebo. Des échantillons de sang ont été prélevés avant le repas, dans les 15 minutes après et toutes les 30 minutes pendant les quatre heures suivantes. Les chercheurs ont constaté que les personnes ayant consommé le repas contenant du propionate ont présenté des augmentations significatives de deux hormones, la noradrénaline et le glucagon peu après avoir mangé. Ces résultats indiquent que le propionate peut agir comme un « perturbateur métabolique », qui augmente potentiellement le risque de diabète et d’obésité chez les humains.
« Nous sommes exposés quotidiennement à des centaines de ces produits chimiques et la plupart d’entre eux n’ont pas été testés », déplore en conclusion Amir Tirosh, professeur agrégé de médecine.