Ecrit le 11 mars 2020
Le mot lien, issu du latin ligamen fait partie de la famille du verbe lier dans laquelle se trouvent les mots liaison, licol, licou, limier (chien tenu en laisse), liane, alliance, alliage, ligue, obligation, obligeance, rallye, reliure et ligature ainsi que les verbes d ?lier, relier et ligoter.
Un lien est en premier lieu quelque chose de flexible qui permet d’entourer une chose pour maintenir ensemble ses diff ?rentes parties ou d’attacher deux ou plusieurs choses entre elles : au d ?part, il peut ?tre fait de jonc, d’osier, de paille, de feutre ou de soie.
Les liens sont aussi parfois en m ?tal ou en bois, tels les liens de fa ?tage qui sont des pi ?ces plac ?es obliquement dans l’angle form ? par deux pi ?ces de charpente pour en consolider l’assemblage ; parfois ils sont aussi en plomb, tels ceux qui soudent en certains points l’armature des vitraux.
Par m ?taphore, le mot lien s’emploie pour qualifier des amiti ?s : « ?Les amiti ?s d’enfance sont des liens tress ?s na ?vement et solides comme ces ouvrages de petites filles o ? une main inexp ?riment ?e a prodigu ? le fil et les gros noeuds ? ? », ?crit Daudet en 1877 dans Nabab.
Dans le domaine affectif, on parle du lien conjugal, des liens du mariage, des liens de parent ?, du sang, de l’ ?me, du cœur, de la chair. Ces liens peuvent alors ?tre accompagn ?s d’adjectifs tels tendres, ?troits, forts, puissants, intimes, indissolubles ; on peut les contracter, les nouer, les ?tablir, les resserrer mais aussi les rel ?cher, les d ?nouer, voire les briser ?!
En sociologie, le lien social concerne les relations ?tablies entre les hommes ? : maintenir le lien social est une pr ?occupation d’ordre politique ?au sens large du terme ? : pour bien vieillir, pour lutter contre la solitude, il est important de cultiver le lien social en entretenant les contacts avec la famille et les amis et de participer ? des activit ?s au sein d’un club ou d’une association.
En psychologie sociale, on parlera plut ?t de lien interpersonnel.
Gare aux liens qui asservissent, en-cha ?nent ou contraignent comme les liens de l’habitude dont il n’est pas facile de s’affranchir pour retrouver la libert ??!
Notons que dans la religion bouddhiste, « ?les 10 liens ? » retiennent la personne « ?emp ?tr ?e ? » dans la ronde des renaissances.
Dans le monde du travail, le lien de subordination est l’un des trois ?l ?ments caract ?ristiques du contrat de travail avec la fourniture d’un travail et en contrepartie sa r ?mun ?ration.
En informatique, un lien hypertexte, ou hyperlien, est une r ?f ?rence qui permet de passer automatiquement d’un docu- ment ? un autre ; et en programmation, l’ ?dition de liens est une ?tape de la compilation d’un programme.
Au figur ?, le lien est l’ ?l ?ment qui r ?unit, rattache deux ou plusieurs choses entre elles, assure leur relation et les met en rapport ? : « ?Produire et conserver, dans l’oubli o ? le monde est de son pass ?, le lien de temps, ce lien si n ?cessaire, cette cha ?ne vitale qui du pass ? mort en apparence fait circuler la s ?ve vers l’avenir ? ? », ?crit Michelet dans son Journal en 1850.
Enfin, l’expression litt ?raire d ?su ?te les liens de fleurs d ?signe les choses s ?duisantes qui cr ?ent des contraintes et entravent la libert ? en douceur : « Je voulus fuir Les gr ?ces m’encha ?n ?rent ? ; elles m’ ?treignirent dans leurs liens de fleurs plus forts que le fer : je m’abandonnai aux gr ?ces, ? l’ange qui m’offrait ce bonheur, ? Sara...j’aimai ! », ?crit Restif de La Bretonne en 1796 dans M.Nicolas.
DEVINETTE ? : en mati ?re juridique, quelle est la diff ?rence entre lien simple et double lien ??
REPONSe ? la DEVINETTE du dernier num ?ro ? : un bonheur du jour ?tait un petit meuble destin ? ? l’ ?criture et plus sp ?cialement ? celle des dames.
Elisabeth Catala