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Ecrit le 10 février 2021
Derval et Mouais
Le nom de la localité de Derval est attesté dès 1239 ; il a pour origine le mot gaulois dervos , qui signifie chêne, suivi du suffixe alis. Le nom Dervos est fréquent dans la toponymie française : Drevant, Dervo, Dervée, Forêt du Der (Haute-Marne), Derventum (de derventon, chênaie (Cher). En ancien français, une dervée était une forêt de chênes ; en vieux breton, le chêne se disait daeru et en moyen breton, deru.
Derval, qui fait partie de la Bretagne historique, s’écrit Derwal en breton et Dervau en gallo. Durant la Révolution française, la commune a porté quelques années le nom de Montagne-sur-Kurel. Ses habitants sont appelés les Dervalais.
L’histoire fait assez souvent mention de Derval, principalement de son château, qui fut une des plus grandes places-fortes de Bretagne ; situé à une demi-lieue au nord du bourg, il était flanqué de neuf tours, entouré de fossés et agrémenté d’un étang rempli d’une eau courante. Il avait été cédé en 1373 par le duc de Bretagne Jean de Montfort à son allié Robert Knolles, chef des troupes anglaises, qui y fut assiégé par le connétable Bertrand du Guesclin à la tête de 400 gentilshommes bretons. Du Guesclin figure au premier plan d’une célèbre enluminure de la première Grande histoire de Bretagne due à Pierre Le Baud, qui représente le château de Derval. Rappelons que du Guesclin avait été chargé de réduire tous les châteaux-forts de Bretagne et que seules deux forteresses lui résistèrent, Brest et Derval.
c’est en 1593 que le château de Derval fut assiégé pour la dernière fois par les troupes d’Henri IV, qui en fit démolir toutes les fortifications, dont on ne voit plus aujourd’hui que les ruines, en particulier la tour Saint-Clair, seul vestige du donjon de l’ancien château. c’est en 1435 que Jean de Derval avait hérité de la seigneurerie de Derval. A sa mort, la baronnie échut à sa petite-nièce Françoise de Rieux qui épousa François Laval, baron de Châteaubriant. Leur fils, Jean de Laval, devint le seul héritier des baronnies de Derval et Châteaubriant.
Mouais, la plus petite des communes de Loire-Atlantique, a fait partie de la zone de peuplement celte, puis de la zone gallo-romaine. Elle est devenue bretonne avant d’être intégrée au royaume de France en 1532.
Mouais est cité sous diverses formes : Moue (860), Moïa (1062), Moya (1104), Mouaya et Mois (1720). La commune possède un nom en gallo : Moaè. Etymologiquement, Mouais vient du breton Moues (humide).
En 864, un monastère dédié à Notre-Dame est créé à Mouais par les moines bénédictins de Redon ; il est pillé et détruit au Xe siècle lors des invasions normandes. c’est en 1062 que Mouais est érigé en paroisse et en 1754, en châtellenie (seigneurie et juridiction d’un seigneur châtelain).
L’église de Mouais qui date du XIe siècle a été remaniée dans la seconde partie du XXe siècle : le chœur abrite des statues du sculpteur Jean Fréour (1919-2010) et la nef est ornée de fresques.
Quant à la chapelle Saint-Marcellin , érigée vers 864, elle est une des rares chapelles de France à avoir été édifiée sur une fontaine, miraculeuse bien entendu ! Elle est dédiée à sainte Apolline qui guérit le mal de dents. Au printemps 2000, une fontaine en forme de voûte a été mise à jour au cœur de la chapelle par des fouilles archéologiques, ce qui confirme l’ordonnance de l’évêque de Nantes de 1783 qui demandait la construction d’un couvercle fermant à clé pour protéger le puits. La clé monumentale qui avait été remise alors au recteur de la paroisse est maintenant à retirer au café-commerce du bourg, si l’on veut visiter le puits de la chapelle (1).
Le vieux moulin à eau bâti le long de la Chère contribue à faire de Mouais un site de promenade enchanteur.
(1) Sources : article paru dans La Mée en janvier 2008).
DEVINETTE : Qui Jean de Laval épousa-t-il en 1506 ?
REPONSe à la DEVINETTE du dernier numéro : Le nom de Louisfert vient du latin Locus ferri ( le lieu du fer)
Elisabeth Catala