Ecrit le 25 octobre 2017
A Rome, le sénat s’en remettait aux augures pour prendre des décisions, contenir le peuple ou suspendre des assemblées tumultueuses.
Le mot augure vient du latin : il désigne à la fois le présage (augurium) et le devin (augur, sorte de prêtre-prophète) qui interprétait la volonté des dieux en observant par exemple les entrailles des bêtes sacrifiées ou le vol des oiseaux. Augure est synonyme d’auspice et signifie prédiction. L’étymologie proposée pour ce mot est peu claire (celui qui augmente, qui consacre, qui prie ?) Celle du mot auspices au contraire est limpide : avis= oiseau+ specere= regarder.
Quand l’augure voyait dans le ciel un ou des oiseaux venir de la gauche (en latin sinistra !), il prédisait un avenir noir : le présage était défavorable, d’où l’expression « oiseau de mauvais augure ».
Aujourd’hui, on dit aussi, à l’inverse, « cet événement est de bon augure ».
Le mot auspices s’emploie lui aussi encore aujourd’hui pour marquer l’aspect favorable ou défavorable d’un événement : « il est né sous de bons : ou de mauvais - auspices ».
Se mettre sous les auspices de quelqu’un signifie qu’on se met sous sa protection.
Se mettre sous la protection de quelqu’un se dit aussi se mettre sous son égide . Le mot égide vient du grec aigos (peau de chèvre) : en effet, le bouclier merveilleux de Zeus et d’Athéna, qui leur donnait l’invulnérabilité, était recouvert de la peau de la chèvre Amalthée (*). Egide et bouclier sont donc deux symboles du mot protection.
(*) c’est à la chèvre Amalthée que Rhéa avait confié son fils Zeus encore bébé pour le soustraire à la violence de Cronos, son père, qui dévorait ses propres enfants.
DEVINETTE : de qui Athéna récupéra-t-elle la tête pour la placer sur son égide ?
REPONSe à la DEVINETTE du dernier numéro de La Mée : l’expression « être comme un coq en pâte » a plusieurs origines : certains la rapportent à la pâte dont on enduisait les plumes des coqs pour les faire briller lors des concours de coqs, d’autres, au mode de cuisson dont raffolait Rabelais, lors duquel le coq était douillettement enrobé de pâte.
Elisabeth Catala Blondel